Le projet JusticeBot présenté par Karim Benyekhlef dans UdeM Nouvelles
JusticeBot: vers un accès au droit et à la jurisprudence en matière de droit locatif pour la population
Bientôt, un logiciel mis au point par le professeur Karim Benyekhlef, de l’UdeM, permettra aux gens d’avoir accès au droit et à la jurisprudence en matière de droit locatif.
Dans le cadre de son projet Autonomisation des acteurs judiciaires par la cyberjustice et l’intelligence artificielle, le Laboratoire de cyberjustice de l’Université de Montréal, que je dirige, est à mettre au point un logiciel alimenté par l’intelligence artificielle grâce auquel les gens auront un meilleur accès au droit et à la jurisprudence relativement au droit locatif.
Nommé JusticeBot, l’outil en question permettra d’orienter les locateurs et locataires québécois quant à leurs droits et obligations en vertu d’un bail de logement, ainsi qu’aux chances de succès d’un éventuel recours en résiliation de bail.
Pour ce faire, après avoir posé des questions factuelles à l’utilisateur afin de cerner le contexte dans lequel s’inscrit son différend juridique, JusticeBot puisera dans une banque de plus d’un million de décisions antérieures fournies au Laboratoire de cyberjustice par la Régie du logement du Québec pour déterminer les règles juridiques applicables et le dénouement anticipé d’un recours en résiliation de bail. Le Laboratoire de cyberjustice souhaite ainsi élaborer un modèle permettant de comparer des faits fournis par un utilisateur avec ceux de cas précédents afin de calculer les probabilités qu’un dénouement survienne dans une situation donnée.
Le logement locatif: un domaine du droit bien circonscrit
Le Laboratoire de cyberjustice a retenu le domaine du logement locatif pour le projet JusticeBot parce qu’il s’agit d’un domaine du droit circonscrit et, par le fait même, bien adapté pour l’application de l’intelligence artificielle sur le plan juridique.
De plus, en fournissant de l’information cohérente et compréhensible sur les conflits relatifs à la résiliation d’un bail de logement, ce projet aura des retombées sociales considérables, puisqu’il rendra ce domaine du droit plus accessible aux gens.
Par ailleurs, la méthodologie, les compétences et les meilleures pratiques définies dans le projet JusticeBot dépasseront largement le cadre de celui-ci, puisqu’elles pourront également être mises en œuvre dans d’autres domaines du droit, comme les différends en matière de consommation, d’emploi, etc., améliorant d’autant l’accès du grand public au droit et à la justice.
JusticeBot: une collaboration interinstitutionnelle
Il importe de souligner que le projet JusticeBot est réalisé en collaboration avec la Régie du logement du Québec et plusieurs autres partenaires, soit Me Aliaa Elhage, de l’Aide juridique; la professeure Leila Kosseim, de l’Université Concordia; Arsène Fansi-Tchango, de l’Institut québécois d’intelligence artificielle; le professeur Vern Walker, de l’Université Hofstra; le professeur Kevin Ashley, de l’Université de Pittsburgh; et l’équipe du professeur Éric Nyberg, de l’Université Carnegie-Mellon.
Source : UdeM Nouvelles
Ce contenu a été mis à jour le 3 décembre 2018 à 12 h 44 min.